Fin Histoire La quête de l'autre monde

1ère et 2ème partie dans le magazine

La Quête de l'autre monde Partie 3

Caroline s’enfonçait profondément dans la forêt qui devenait de plus en plus sombre. Les arbres étaient de moins en moins espacés et il fallait slalomer entre les racines pour avancer. Elle tenait toujours dans son poing serré le bonnet bleu de son frère. Tous ses sens étaient en alerte et elle cherchait partout des indices de passage de sa famille.

Soudain elle vit une empreinte immense qui se découpait sur le sol humide. Cette empreinte avait la forme et la taille d’une patte de dragon. À côté de cette empreinte elle aperçut un éclat argenté. Carline se pencha et ramassa un bracelet. Elle le reconnut aussitôt : c’était celui de sa mère. Elle continua sa route en suivant les empreintes de la créature. Au bout d’un certain temps, elle vit des oiseaux étranges voler au-dessus d’elle : noirs avec de longs becs, des reflets de toutes les couleurs et une queue aux longues plumes dorées. Elle s’arrêta un instant pour les observer quand un des leur descendit et se posa sur la branche basse d’un arbre à ses côtés. Son œil violet brillait d’intelligence. Soudain son bec s’ouvrit et une voix mélodieuse s’éleva. Caroline mit quelque minutes à se rendre compte que c’était l’oiseau qui parlait. Elle eut un mouvement de recul et trébucha sur une racine en s’étalant dans la boue. L’oiseau lui demanda :

• Qui es-tu ?

Caroline hésita à répondre puis elle bégaya :

• Je…je m’appelle caroline.

• Que fais-tu là ?

L’oiseau était calme et ne semblait pas remarquer le malaise de la jeune fille.

• Je… mon avion s’est écrasé et j’ai retrouvé les passagers morts. Sauf quelques-uns, dont mes parents… et je pars à leur recherche.

L’oiseau émit un bruit qui ressemblait à un grincement. Une lueur de colère s’alluma dans ses yeux. Il déploya ses ailes et s’envola en faisant quelques cercles pour finalement venir se reposer sur sa branche.

• Je sais qui a provoqué l’accident de ton avion. Il n’y a qu’une seule créature dans notre monde pour faire une chose pareille : le trigon, expliqua le rapace. Cette bête a un corps de dragon mais une tête de tigre. Comme nous, il parle. Il vit dans un château au centre de notre monde. Un jour il est arrivé et a pris le contrôle de notre monde de paix. Il a pour habitude d’enlever des humains et d’en faire ses esclaves.

Les yeux de caroline étincelèrent d’un éclat de fureur et incompréhension. Elle demanda :

• Mais comment notre avion a-t-il pu passer dans votre monde ?

L’oiseau hocha la tête avant de dire :

• Votre avion est-il passé par un orage avant votre accident ?

• Oui c’est même l’orage qui l’a provoqué.

L’oiseau hocha de nouveau la tête :

• Certains orages transportent des sondes qui permettent a tous ceux qui les rencontrent de passer d’un monde à l’autre. C’est ce qui vous est arrivé. Veux-tu que je t’aide à retrouver ta famille ?

Caroline accepta et elle se remit en route, l’oiseau volant doucement au-dessus d’elle. Au bout d’un moment, ils arrivèrent en vue d’une clairière sombre au centre de laquelle se dressait une immense colline noire aux flancs déchiquetés. Sur son sommet se tenait un immense château de pierres grises. Le château était effrayant, ses tourelles pointaient vers le ciel et des cris retentissaient a intervalles réguliers. Caroline frissonna et l’oiseau se posa a ses cotés. Il lui murmura :

• Voilà la demeure du trigon. Elle est à l’image de sa perfidie…

L’oiseau tremblait de colère. Il indiqua à caroline une des tourelles du château :

• C’est ici que sont enfermés ses prisonniers. Il n’y a qu’un seul moyen pour pénétrer dans cette forteresse : le passage secret qui se trouve dans les douves à l’arrière du château.

Caroline acquiesça et ils se mirent tous deux en route. Ils slalomaient entre les pierres, se cachaient à chaque bruit entendu. Finalement, ils arrivèrent aux pieds du château et l’oiseau guida la jeune fille le long des douves qui les séparaient du château. l’oiseau s’arrêta soudain et il plongea dans l’eau. Caroline le suivi. Les ténèbres se refermèrent sur elle. Elle n’avait plus aucun repère et elle ne savait pas dans quelle direction nager. Elle avait peur et se sentait couler, entraînée vers le fond des douves qui paraissait sans fin. Soudain elle se sentit tirée vers le haut par une force incroyable. Lorsqu’elle émergea, elle leva les yeux et vit que c’était l’oiseau qui l’avait sauvé de la noyade. Elle le remercia et se rendit compte qu’ils se trouvaient dans un conduit de briques humides et sombres : ils étaient arrivés au passage secret. Il était si étroit qu’elle devait avancer à quatre patte. Lorsqu’ils sortirent du tunnel la lumière les aveugla. Ils trouvaient dans un couloir fortement éclairé, mais il était impossible de voir la source de cette lumière. Des dizaines de porte en bois couvraient les murs de ce couloir. L’oiseau l’entraîna vers l’une d’elle et lui fit signe d’entrer. Quand la porte se fut refermée sur eux, caroline ne pût retenir un cri de surprise. Les passagers de l’avion qui étaient rescapés étaient tous là. Elle repéra ses parents et son frère qui étaient assis contre un mur à même le sol. Elle se précipita vers eux et les serra dans ses bras. Mais ces retrouvailles furent de courte durée. Des grognements retentirent dans le couloir. Tous le monde se raidit et l’oiseau émit un cri perçant. Soudain le trigon apparut dans le cadre de la porte. Il était tel que l’avait décrit l’oiseau : un corps de dragon et une tête de tigre. Il s’avança menaçant. Il parla d’une voix gutturale :

• Qui es-tu jeune fille pour venir délivrer mes esclaves ?

Caroline sentit les battements de son cœur s’accélérer. Elle s’avança et s’apprêtait à répondre lorsque le trigon poussa un hurlement terrible. Il s’effondra sur le sol dans une marre de sang. Derrière lui, à la place où il se trouvait initialement se tenait l’oiseau. Il tenait à la main une de ses plumes dorées. c’est seulement à ce moment là que caroline se rendit compte que ces plumes était faites d’un métal tranchant. L’oiseau avait tué le trigon dans un accès de désir de vengeance. Il fit signe à caroline et aux autres de le suivre. Il les entraîna dans les méandres des couloirs du château pour arriver dans une pièce qui ne contenait aucun meuble et peinte de blanc. Sur le sol était tracé un grand cercle bleu. L’oiseau leur dit :

• Voilà. Si vous entrez dans ce cercle vous serez immédiatement transportés dans votre monde.

Tous le monde se précipita dans le cercle sans regarder derrière eux, pressés de quitter ce cauchemar. Il ne resta bientôt plus que caroline et sa famille. La jeune file serra l’oiseau dans ses bars et, suivie de ses parents, elle disparut dans le cercle en essuyant ses larmes.

FIN